Oulu est une ville calme et paisible pour ses habitants, mais c'est un combat quotidien pour nos amis à deux roues. Mon cher vélo a rencontré quelques problèmes ces dernières semaines ...
Il faisait parfaitement son job malgré les conditions météorologiques déplorables. Neige, glace, immenses flaques de neige fondue et les incontournables graviers censés nous éviter de glisser mais qui nous font déraper à la place. Que du bonheur ! Mais tout allait bien, jusqu'au jour où ...
Mon vélo n'était plus là ! Un mercredi matin, je sors de l'immeuble, déjà pas en avance, et ... surprise ! On m'a volé mon vélo ! J'ai quand même vérifié à deux fois pour être sûre, j'ai fait tous les parcs à vélo mais non, pas de trace de mon ami à deux roues. Ça m'a tellement énervée que j'ai séché le premier cours. De toute façon je serai arrivée trop en retard pour que ça vaille la peine d'y aller. Je suis tout de même allée à la fac : ) Le mercredi est ma plus grosse journée et je dois gérer le café des langues de 17 à 19h. Au fil des heures j'ai fini par me faire à l'idée que j'allais devoir marcher ou me procurer un nouveau vélo. Mais j'ai aussi gardé en tête qu'il n'était pas impossible que je le retrouve ...
Et de fait, je l'ai retrouvé ! Et je l'ai revolé ! Le samedi soir, en allant acheter ma brique de lait à la supérette du coin, je jetais un œil aux vélos en bas de l'immeuble, et que vois-je ? Ma chère bicyclette ! Je n'ai pas réfléchi deux fois, j'ai vérifié que c'était bien le mien, guidon de travers, traces de peinture bleue sous la peinture rouge, mon support de lampe à l'avant, et les déchirures dans la selle, pas de doute, c'était mon vélo !
Il était cadenassé à la roue avant, mais pas au parc à vélos donc je l'ai pris avec moi et je l'ai remonté dans ma chambre aussitôt. Il me fallait quand même ma brique de lait donc je suis redescendue faire mes emplettes. En passant, j'ai laissé un mot gentil là où il était parqué, prévenant son voleur de garder ses distances, je savais où il habitait (même si ce n'est absolument pas vrai). Et le dimanche je me suis attaquée au cadenas. Le crétin de voleur avait cassé mon cadenas alors que je n'avais jamais changé le code qui était 0000 ! Et il en avait mis un nouveau, à code aussi, sauf qu'il avait pris le temps de le changer. Malheureusement pour moi ... Du coup, j'ai sorti mes outils et j'ai découpé le cadenas, ce qui m'a pris à peu près deux heures parce que je n'ai pas de scie à métaux dans ma caisse à outils : )
Cette aventure m'a coûté un cadenas, mais ça valait bien 5€. Le crétin de voleur m'a changé le pneu avant. Celui que j'avais avant était tout lisse et maintenant il est tout neuf ! Finalement, c'est comme si j'avais mis mon vélo chez le garagiste pendant trois jours.
Sauf que ça ne s'arrête pas là ! Mon vélo s'est fait attaqué une deuxième fois, cette fois-ci par la météo ... Non, non, il ne s'est pas pris un coup de foudre. Les températures ont remonté à toute vitesse et il s'est mis à pleuvoir, du coup toute la neige a fondu et a laissé place à la couche de glace en-dessous. La ville a balancé des graviers sur les chemins mais avec les immenses flaques de neige fondue, on ne pouvait pas trop voir où on pédalait et visiblement j'ai roulé plus d'une fois sur des objets non identifiés qui ont traversé mon pneu arrière et ont percé la chambre à air.
Le problème a été résolu rapidement, même si j'ai eu un mal fou à trouver ce fichu petit trou. J'étais bien contente de moi, sauf qu'il n'y avait pas qu'un trou ... Et c'est pourquoi cet après-midi j'ai ressorti ma caisse à outils (qui est en fait un sac plastique), mon kit de rustines, ma bassine d'eau et mes cuillères à soupe (ce n'est pas une blague). Mon vélo datant des années 80 (ou même avant), il est assez rouillé et j'ai passé dix minutes à essayer de dévisser les écrous mais pour rien ... Donc j'ai laissé la roue en place. Il faut dire que mon outillage est assez rudimentaire, je n'ai pas de clefs, juste des pinces plates pour les écrous et bien sûr je n'ai pas de retire-pneu, c'est là que les cuillères à soupe entrent en jeu.
Cette fois encore, impossible de trouver le trou ! Donc j'ai pris toute ma force et j'ai décidé que les écrous ne me résisteraient pas. Et j'ai réussi ! J'ai ensuite emmené ma chambre à air à la pompe à essence (à 300 mètres au bout de la rue). Il me faut un compresseur pour pneus de voiture pour la gonfler, ce serait trop simple s'il me fallait une simple pompe ... Je l'ai gonflée au max et j'ai trouvé les DEUX trous ! J'ai mis mes doigts dessus et je suis retournée dans ma chambre transformée en garage pour mettre des rustines sur ces foutus petits trous. J'ai tout remis en place comme il se doit, j'ai remis le vélo à l'endroit et j'ai refait un tour à la pompe à essence. J'ai rangé mes outils, remis mes trois cuillères dans le tiroir de la cuisine (après les avoir lavées bien sûr), passé un coup d'aspi et lavé mes mains toutes noires.
Et mon vélo est encore gonflé ! Et retourné parmi les siens en bas de l'immeuble.